La lettre à Mélinée

A l’heure de l’entrée au Panthéon de Missak et Mélinée Manouchian (le 21 février 2024), les lecteurs de la dernière lettre se succèdent avec bonheur sur les plateaux. Rappelons-nous que Gérard Philipe fut un des premiers à la lire publiquement. Il faisait preuve ainsi de sa sympathie communiste et d’un engagement humaniste qui ne l’a pas quitté jusqu’à sa propre disparition, au même âge, à 15 ans d’intervalle.

Où et quand l’a-t-il lue ?

Gérard Streiff signale que la lettre est « rendue publique après la guerre par Emmanuel d’Astier de la Vigerie qui la publie dans Libération. Elle sera lue par Madeleine Renaud puis par Gérard Philipe en 1953 » (Missak et Mélinée Manouchian. Un couple en résistance, préface de Didier Daeninckx, Paris, L’Archipel, 2024, p. 153). Notons que les Strophes pour se souvenir d’Aragon datent seulement de 1955. Aragon avait été sollicité longuement par les survivants des FTP-MOI avant d’accepter de rendre ce vibrant hommage (cf. la correspondance avec Raymond et Claude Lévy en 1951, signalée dans : Georges Kantin, Gilles Manceron, Les Échos de la mémoire : Tabous et enseignements de la Seconde Guerre mondiale, Paris, Le Monde-éditions, 1991).

Il est possible de penser que la lecture faite par Gérard Philipe a été organisée par le PCF, comme il était d’usage à la salle de la Mutualité. Mais l’enquête reste à faire, la reconnaissance par le parti communiste ayant tardé, les lettres d’aucun des « vingt et trois » ne figurant notamment dans l’anthologie des « communistes fusillés » publiée à Moscou en 1951 (selon Daniel Bougnoux. Cf. Le vocabulaire d’Aragon, Paris, Ellipse, 2002).

Pour lire la lettre :

https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/missak-manouchian-affiche-rouge-resistance-melinee-lettre

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