Le parc

La maison fait face à un vaste parc arboré qui a su garder l’allure campagnarde et apaisante qui avait tant plu au couple Philipe. Un marronnier imposant, qui a certainement vu les essais de jardinage de l’acteur, domine la vaste pelouse régulièrement fauchée et ponctuée de carrés maraîchers. Les serres sont assez délabrées, mais l’alignement des murets et des sentes cimentées témoigne du goût des années 1950. C’est le cas également pour la roseraie, sagement alignée le long de l’allée plantée, bien parallèle au cours de la rivière. En revanche, plus de trace du parterre arrondi que l’on voit sur les vieilles photos en noir et blanc. Sous les fenêtres désormais fermées, c’est la permaculture et la protection des insectes qui sont à l’honneur. Les terrasses sont plantées d’arbres fruitiers entrentenus par le maraîcher bio Alain Crochot. Des ruches s’y étagent et donnent un miel savoureux récolté par l’apicultrice Bénédicte de Pous. Alors que la grande ville est à deux pas et que le sommet d’un ou deux immeubles pointe au dessus des arbres, un joyeux fouillis de fleurs et plantes colorées occupe le centre de la prairie, sous la garde des bénévoles de l’association « Les incroyables comestibles ».

Le parc n’est ouvert au public qu’occasionnellement, en attendant la restauration. Il faut profiter des portes ouvertes et encore des fêtes organisées par la ville pour venir profiter de ces beaux espaces sur les berges de l’Oise.

Un peu d’histoire

Antoine de Guerapin, (?- 1677), seigneur de Vauréal, conseiller d’état auprès de Louis XIV, confie à Antoine le Pautre, architecte du roi, la construction d’un château et de son parc, le long de l’Oise.  Le domaine s’étend alors jusqu’ à Gency, lieu dit actuel de Cergy. A partir de 1697, différents propriétaires vont se succéder. La famille Guerapin vend le domaine à Michel le bel de Coulours, secrétaire du roi, qui revend la propriété en 1731 à Louise Adelaïde de Bourdon-Conti. Elle fait reconstruire le château par Claude Leclerc, architecte de la paroisse de Pontoise. A la mort de celle-ci, ses petits neveux, princes de Conti, héritent du domaine et, en 1786, François Joseph de Bourbon-Conti cède la seigneurie à Adelaïde de Galard de Brassac de Béarn, veuve du surintendant de la maison des enfants du comte d’Artois.

Un plan de 1778 montre la partie orientale, située sur la commune de Cergy, qui est constituée d’un jardin à l’anglaise. La maison d’Anne et Gérard Philipe se situe à l’emplacement du potager de l’ancien château de Vauréal.

(Sources : A.D. Val d’Oise)

Pour citer cet article : Bruno Gruel, « L’histoire du lieu », site de la Maison d’Anne et Gérard Philipe, [mis en ligne le 6 décembre 2021] : https://maisonanneetgerardphilipe.fr/category/histoire-du-lieu/

De l’ancien château à la maison bourgeoise

A la révolution, le château est vendu comme bien national aux frères Chevalier, qui seront successivement maires de Vauréal et qui font démolir les bâtiments.

 Les années passent, paisibles, le long de la rivière Oise. Les coteaux sont alors emplis de vignes.

Au XIXe siècle, le potager est aménagé en une propriété : « Le Mesnil Gency ». Une maison bourgeoise en pierre de taille est bâtie et un parc arboré est créé. Le corps central de la bâtisse est flanqué de deux ailes de pavillon faisant une légère saillie. Un grand escalier en fer à cheval permet l’accès au premier étage, masquant le rez de chaussée.  

Elle devient pendant 25 ans la propriété de la famille Bonmartin, avant d’appartenir en 1943 à Monsieur Pierre Faure. En 1953, la maison et le parc sont mis en vente.

Pour citer cet article : Bruno Gruel, « De l’ancien château à la maison bourgeoise », site de l’Association de la Maison d’Anne et Gérard Philipe, [mis en ligne le 16 décembre 2021] : https://maisonanneetgerardphilipe.fr/2021/12/16/de-lancien-chateau-a-la-maison-bourgeoise/