Anne Philipe
Née de parents belges, en 1917, Anne Marie Nicole Navaux fait des études de philosophie, puis s’installe définitivement en France.
L’ethnologue
Elle épouse, en 1938, le sinologue François Fourcade, et prend le nom de Nicole Fourcade. Leur fils Alain, nait en 1939. En décembre 1946, elle rejoint son mari en poste à l’ambassade de France à Nankin. En 1948, tous deux reviennent de la Chine jusqu’Inde parcourant l‘ancienne route de la soie en accompagnant une caravane. Elle est la première femme à traverser le désert du Sin-Kiang. Elle observe la situation déjà critique du peuple ouïghour et est reçue par le président de la République du Turkistan oriental.
Réalisatrice de films documentaires sur l’Asie et l’Afrique, elle fait partie du groupe d’ethnologues, avec Claudie Levi Strauss, Edgar Morin, Alain Resnais, réunis autour de Jean Rouch, qui fonde le comité du film ethnographique français. Elle devient la collaboratrice de ce dernier, participant aux manifestations internationales, rédigeant de nombreux rapports sur les activités du CEF. Elle publie dans le Monde et Libération des reportages sur Cuba, le Venezuela, le cinéma japonais et rédige des critiques de films pour « Les Lettres Françaises ».
La rencontre avec Gérard Philipe
Elle avait rencontré en 1942 le comédien Gérard Philipe, à Nice. Dès son retour de Chine, Elle divorce d’avec François Fourcade et épouse l’acteur le 29 novembre 1951. Afin de s’éloigner des mondanités parisiennes , tous deux tombent sous le charme d’une maison à Cergy qu’ils achètent en 1955. Elle y écrit « Caravanes d’Asie », récit de son voyage.
La militante
Elle encourage son mari à s’engager politiquement à gauche. Elle et lui vont militer dans des combats pacifiques en pleine guerre froide et souscrivent en 1950 à l‘appel de Stockholm pour l’interdiction de l’armement nucléaire. Se rapprochant du parti communiste, ils voient cependant leur espoir ruiné par l’entrée des chars russes à Budapest en 1956.
L’assistante du comédien
Dans les années 1950, son mari est au faîte de sa gloire. Elle l‘encourage à rejoindre Jean Vilar et la troupe du Théâtre National Populaire aux règles égalitaires.
Elle le conseille dans le choix de ses rôles et suit attentivement sa carrière. En novembre 1959, elle apprend la terrible maladie qui s’est abattue sur Gérard Philipe ; elle décide de lui cacher la vérité. L’interprète du « Cid » meurt le 25 Novembre 1959.
L’écrivaine
En 1963, paraît Le Temps d’un soupir. Anne Philipe y décrit les derniers jours de son mari.

Elle publie des livres Les Rendez-vous de la colline (1966), Spirale (1971), Ici, là-bas, ailleurs (1974), Un été près de la mer (1977), Les Résonances de l’amour (1982), Je l’écoute respirer (1984), évoquant « ces moments de très bel équilibre, d’impression de rayonnement, qui peuvent s’appeler bonheur. »






Elle meurt le 16 avril 1990 à Paris et est enterrée à Ramatuelle aux côtés de son mari.
