Le parc

La maison fait face à un vaste parc arboré qui a su garder l’allure campagnarde et apaisante qui avait tant plu au couple Philipe. Un marronnier imposant, qui a certainement vu les essais de jardinage de l’acteur, domine la vaste pelouse régulièrement fauchée et ponctuée de carrés maraîchers. Les serres sont assez délabrées, mais l’alignement des murets et des sentes cimentées témoigne du goût des années 1950. C’est le cas également pour la roseraie, sagement alignée le long de l’allée plantée, bien parallèle au cours de la rivière. En revanche, plus de trace du parterre arrondi que l’on voit sur les vieilles photos en noir et blanc. Sous les fenêtres désormais fermées, c’est la permaculture et la protection des insectes qui sont à l’honneur. Les terrasses sont plantées d’arbres fruitiers entrentenus par le maraîcher bio Alain Crochot. Des ruches s’y étagent et donnent un miel savoureux récolté par l’apicultrice Bénédicte de Pous. Alors que la grande ville est à deux pas et que le sommet d’un ou deux immeubles pointe au dessus des arbres, un joyeux fouillis de fleurs et plantes colorées occupe le centre de la prairie, sous la garde des bénévoles de l’association « Les incroyables comestibles ».

Le parc n’est ouvert au public qu’occasionnellement, en attendant la restauration. Il faut profiter des portes ouvertes et encore des fêtes organisées par la ville pour venir profiter de ces beaux espaces sur les berges de l’Oise.

La maison du couple Anne et Gérard Philipe

Gérard Philipe, acteur au sommet de sa gloire et son épouse Anne, ethnologue, achètent la propriété de Cergy en 1954. Ils s’isolent ainsi de la vie mondaine et trouvent, à quelques kilomètres de la capitale, un lieu paisible et un lien avec la nature. Ce havre de paix sera un endroit de vie familiale avec leurs deux enfants, Anne-Marie et Olivier, ainsi qu’Alain, le fils ainé d’Anne, né d’un premier mariage.

Photos de famille confiées par Anne-Marie Philipe.

Le couple fait appel à l’architecte Manolis Kindinis qui transforme le bâtiment en supprimant le grand escalier et en perçant de larges ouvertures vers l’Oise. Les façades sont recouvertes d’un enduit de ciment masquant le décor de pierre et de briques. Ils aménagent l’intérieur dans les goûts de l’époque, s’intéressant au foisonnement artistique de l’après-guerre, décorant les pièces avec des œuvres de Fernand Léger, Giacometti et Calder.

Le jardinier attitré, Julien Brunet, vit dans la maison de gardien. Gérard s’adonne avec lui au jardinage et aux travaux de plein air et Monsieur Brunet accompagne Anne au marché du village de Cergy.

La maison devient le rendez vous d’artistes et écrivains proches du couple : Agnès Varda, René clair, Georges Perros, Claude Roy et Jean Vilar.

« La maison serait ce que nous la ferions ; la rivière coulait à vingt mètres, les arbres existaient, le silence habitait cette terre. Nous y ferions naitre l’amour. », Anne Philipe, Le temps d’un soupir, 1963.